Etre ou ne pas être… sur facebook ?

Réseau démultiplié, contacts faciles, carnet d’adresses ouvert en grand, quelle opportunité incroyable que facebook pour le pigiste ! Quand sa principale difficulté reste de se faire connaître et de présenter son travail, facebook représente une mini-révolution.

Alors pourquoi un pigiste sur deux des Incorrigibles n’est-il pas encore sur ce fabuleux réseau ? Pourquoi n’y suis-je pas moi-même ? Par esprit de contradiction ? Peut-être, tiens… Mais en réalité non. Plutôt parce que quelque chose de troublant me chagrine à chaque fois que j’entends untel avancer qu’il a 118 amis ou qu’une recherche google image m’amène systématiquement sur sa trombine facebook.

Et puis, en y réfléchissant de plus près, je me remémore certaines discussions sur le web 2.0, l’arme absolue en terme de marketing. Et puis, j’écoute Noam Chomsky. Et puis je fais une rapide recherche sur le web et je tombe sur ces propos de Marc Zuckerberg, le fondateur de facebook s’adressant à ses clients annonceurs : « Nous allons aider vos marques à faire partie des conversations quotidiennes. »

Que fait facebook de la vie privée des utilisateurs ? Une immense base de données des goûts et des couleurs qu’il vend à des entreprises, comme c’est indiqué dans sa charte concernant la vie privée. Ou comme on peut le lire sur wikipedia :

« Les informations sur les utilisateurs sont collectées pour améliorer ses bases de données et permettre à ses clients de mieux cibler les publicités, en connaissant les comportements de consommation des utilisateurs de Facebook. Par ailleurs, le contrat passé avec les utilisateurs de Facebook spécifie que toutes les données entrées sur le site (messages, éléments de profils, photos etc.) ont leurs droits concédés sous licence à Facebook qui a le droit de les utiliser pour ses publicités, de les revendre à des tiers, de les sous-licencier, etc. De plus Facebook se réserve le droit de les conserver archivées sans limite de durée. »

Alors être ou ne pas être sur facebook ? Quel est votre avis ?

Julien

5 Commentaires

Classé dans La vie des Incorrigibles

5 réponses à “Etre ou ne pas être… sur facebook ?

  1. Sébastien

    Au risque de me découvrir un point commun avec mon vieux voisin Alzheimer et réac (si, si c’est possible… et même courant) qui pense qu’internet à mis un micro dans sa tête, je choisi sciemment de ne pas être sur Facebook.
    Au-delà de l’amusant « je ne veux pas faire comme les autres », et du bien réel « la vie virtuelle manque un peu de chaire », il y a avant tout ce que vous décrivez dans mon refus d’appartenir à la « communauté » facebook.
    Le pire c’est que la rétention et l’utilisation des données personnelles de tous les utilisateurs, à visée explicitement commerciale, mais pas seulement, sont clairement affichées. Personne n’est trompé, mais si c’est le prix à payer pour être de la bande, alors soit, allons-y ! Profilez-moi, je m’en moque, je veux en être, j’ai besoin d’en être…
    Il en est de Facebook comme de la plupart des systèmes de contrôle et de fichages, ils ne se cachent pas, ils sont là, bien en évidence sur la place publique. On s’y soumet en conscience, content de soi. Ou pas.

  2. Au risque d’avoir l’air idiot, voir un peu mouton (oui, j’ai repris les deux premiers mots de Sébastien) je pense que Facebook peut nous apporter quelque chose.
    Soyons sérieux, vous avez certainement un CV sur anpe.fr, ou Keljob, ou e cv (pas de pubs particulières). Bon l’anpe est un organisme public d’accord, mais les autres vous croyez qu’ils font quoi de vos informations ? Et surtout avez vous eu pour autant des résultats ?
    Vous achetez certainement des produits par Internet (et vous avez des cookies plein votre DD), vous avez une carte de votre supermarché habituel (pour ne pas dire préféré), et si vous habitez Paris vous avez certainement une carte Navigo (si ce n’est pas Paris ça à peut être un autre nom), et si vous êtes assez riche vous avez un gps et vous êtes enregistrés sur le site du fabricant de cartes. Bref, vous êtes déjà fichés, on sais ou vous allez, ce que vous aimez acheter comme nourriture, vêtements, et en cherchant un peu sur le net on trouvera certainement votre nom quelque part (le mien couvre la première page de Google quand je le tape et je ne l’ai pas voulu [au début]).
    Tout cela pour dire que nous sommes déjà « dans la matrice » (oui c’est Matrix, mais Néo ne viendra pas nous sauver) nos données sont stockées quelque part contre notre gré (La loi Informatique et liberté est à mon avis une immense blague) et il ne manque plus qu’un clic de souris pour que tout ce que nous faisons soit mis en relation. A ce propos, la CAF, l’URSSAF, le Pole Emploi (ANPE/ASSEDIC) et la Sécu ont déjà des liaisons. Facebook n’est qu’un endroit de plus ou l’on peut donner des informations « personnelles » (après ce que je viens de dire au dessus, la seule information personnelle qui me reste vraiment c’est qui se trouve dans mon lit quand je me couche le soir, je n’ai pas encore de caméra dans la chambre). Je peux rencontrer un million d’amis mais je ne le ferais pas, tout simplement parce que j’en ai pas besoin, j’utilise un messenger (comme tout le monde) et mes dix meilleurs amis me suffisent amplement. Cela ne m’empêche pas de passer quelques minutes par jour à regarder qui veux être mon « ami » et qui m’a écrit (je préfère ça à certaines émission télé particulièrement décérébrantes).
    Je vois Facebook comme un moyen de me faire connaitre, je photographie, j’écris, et je serais heureux que quelqu’un regarde mes photos et me lise, et plus si affinité, mais bien que mon petit site internet soit actif, il ne m’a pour l’instant rien rapporté (à part des ennuis techniques en html et java). C’est une utilisation voulue, encadrée et réfléchie d’un moyen de communication. Il n’est pas question de donner mes préférences en matière de plats, de sorties, de filles (bien que ça soit déjà sur des sites de rencontres), d’accrocher une webcam dans mon frigo et encore moins de participer à un casting diffusé 24/24 sur une chaine payante.
    La vie privée personnelle à commencé à disparaitre le jour ou l’on a inventer un répertoire pour inscrire des noms, naissance, adresse, etc… l’informatique n’a rien arranger, mais si je suis sur Facebook c’est que je l’ai voulu, alors que je n’ai pas voulut que la banque sache combien je dépense, ni ou, que les caméras de Paris me regardent me balader, que mon opérateur de téléphonie fixe (peut importe lequel) vende mon adresse et mon numéro à des sociétés, et que mon portable puisse être suivit à la trace d’un bout à l’autre de l’Europe, mais ça, malheureusement je ne peux rien y faire.

  3. lesincos

    Merci Alex pour ce très bon et sincère avis.

    Julien

  4. raynaud

    Je m’interroge depuis un moment sur l’opportunité (ou non) de me soustraire à cette sorte de flicage que semble nous imposer Facebook, que beaucoup dénoncent, comme étant LE mal suprême de notre temps.

    Est-ce si grave que des observateurs se penchent sur mes choix afin d’affiner leur offre commerciale? Suis-je plus portée à consommer tel ou tel « truc » juste parce qu’il apparait dans les bandeaux de pub ciblées quand je regarde ma page de profil? (J’ai 44 ans, on me propose essentiellement des maisons de retraite^^ Très drôle!!!)

    Et l’analyse de mes achats par carte ou de mes déplacements via mon téléphone portable sont-ils indétectables? (Je rigole, je me marre^^)

    Serais plus préservée en étant pas présente sur ce type de réseaux? Préservée de quoi? Je crois savoir quoi montrer sans me dévoiler intégralement.

    La mondialisation, je ne suis pas née avec, ou alors le train était déjà en marche, mais comme j’étais dans la matrice, ça fait partie de mon quotidien, navrée, je n’y peut rien^^

    La mondialisation, je la découvre jour après jour depuis une vingtaine d’année, quand l’usage d’un ordinateur m’est apparu comme la condition sine qua non à ma survie professionnelle et personnelle.

    Et globalement, je suis plutôt émerveillée de ce que cette globalisation des rapports humains, grâce au Net, nous offre d’opportunités de s’instruire, de voyager dans des lieux où nous n’irons (je n’irai^^) jamais, de s’enrichir par des contacts, virtuels certes, mais contacts malgré tout, de découvrir autrement des gens que je croise au quotidien sans pouvoir en connaitre grand chose… (Et je garde beaucoup de choses pour moi^^)

    Et aussi horrifiée parfois de ce que je peux apprendre grâce à La Toile. Ce que je ne saurais découvrir par moi même. Découvertes qui me donnent envie de rester dans la matrice parce qu’il FAUT savoir. Pour faire savoir. Éventuellement.

    Parce que je continue à parler avec des (vrais) gens, à lire plein de choses différentes, à écouter des radios, des musiques, à être de plus en plus curieuse d’un monde qui devient de plus en plus vaste. Et de plus en plus restreint sur le plan physique. Bientôt (?) l’Océanie, l’Asie,l’Afrique, l’Amérique latine,… Il faudra y aller à pied, ou à la rame… Ou alors accepter et assumer d’être criminel.

    Alors oui, je crois que j’aime bien les araignées. Parce qu’il parait qu’elles mangent les nuisibles^^

  5. Djamila

    Ce n’est pas parce que « on y peut rien »….qu’il faut accepter ou laisser faire. Pour ma part, je suis restée inscrite moins d’un an. Je ne suis pas une vieille réac, je suis une jeune étudiante, j’ai 24 ans. J’ai fais le choix de détruire mon profil. J’ai eu un malaise cardiaque en Novembre dernier, dû à un manque de potassium. J’ai « disparu » durant 15 jours et AUCUN de mes « amis » ne s’est soucié de savoir ce que je devenais et si j’allais bien. Je me suis rendue compte que 180 amis était une chimère des temps modernes, et que facebook, miroir chronophage aux alouettes de l’ego boursouflé, du nombrilisme bien de notre siècle, ne faisait qu’assouvir cette dangereuse pulsion du « me, myself, and I ».
    En remontant le cours de mes différentes connexions, j’ai découvert que les 3/4 des mecs qui m’ajoutaient en « amie », après que l’on se soit rencontrés à une soirée ou sortie par exemple, le faisait en espérant coucher avec moi (et pire, qu’il le faisait pour presque toutes les filles qu’ils ajoutaient). L’un deux avait par exemple caché son statut « en couple » pour que je ne le vois pas. J’ai découvert que mon ex copain, quand nous étions ensemble, entretenait des « targets » (filles qu’il espère mettre dans son lit tôt ou tard), et me prenait vraiment pour une conne en croyant que je ne voyais rien.
    Bref, pour moi, Facebook représente tout simplement la lie des comportement sociaux humains, montre le degré de perversion auquel certains peuvent se prêter. Je crois que mes vrais amis, des êtres humains et non des fiches bleu/blanc virtuelles, m’écrivent lorsqu’ils veulent me raconter qque chose, ou me téléphonent quand c’est possible, qu’il prennent de mes nouvelles sans attendre « l’update » sur mon « wall », et m’invitent en personne à leurs soirées sans me demander de cliquer sur « Participera » dans leur « event ».
    Comme disait si bien l’autre, si vous faites partie de cette catégorie de gens qui ont entre 200 et 900 (oui oui ça existe…sans commentaires) « amis », demandez vous au final, combien d’entre eux n’ont pas attedu que vous publiiez pour prendre de vos nouvelles dernièrement, avec combien avez vous récemment eu une vraie conversation de plus de trente minutes ? Combien connaissent la dernière chose qui vous ai rendu très heureux/se, combien savent quelle a été votre dernière immense déception ? Et enfin, à combien d’entre eux/elles, confieriez vous les clés de votre domicile et/ou de votre voiture ?
    Bref : combien avez vous réellement d’amis sur Facebook ?
    A bon entendeur, Facebook, je te salue bien bas, très peu pour moi désormais.
    D.

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