Il a plu hier en fin de journée à Kyoto et je me demandais si la pluie radioactive pouvait déjà être là. Le vent a soufflé toute la nuit et nous comptons les heures qui nous séparent de notre retour en France. Nous avons décidé de fuir le pays. Ce que nous vivons ici devient tellement inquiétant que nous avons douloureusement choisi d’abandonner les Japonais à leur triste sort. Croyez moi, c’est de loin le plus difficile.
Archives d’Auteur: Les Incorrigibles
Le doux rêve du pigiste auto-entrepreneur
C’est comme un bruit de fond, juste un murmure qui avance à petits pas. Tranquillement mais sûrement. Le journaliste pigiste, salarié au même titre que ses confrères et consœurs en poste, pourrait très bien s’accommoder d’être auto-entrepreneur. Si, si, je vous assure…
Cela a commencé avec le lancement de ce nouveau statut lorsque la profession de journaliste avait été inscrite dans la liste des activités éligibles par le secrétariat d’Etat au Commerce. Il avait fallu l’intervention de plusieurs syndicats pour rappeler le droit, à savoir le salariat de tous les journalistes professionnels. Pigistes y compris.
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Les Incorrigibles dans Libé !
Une fois n’est pas coutume, les Incorrigibles sont passés de l’autre côté de la barrière journalistique. Frédérique Roussel, de Libération, est venue à notre rencontre (et à celle d’autres groupes de pigistes) le mois dernier pour en tirer un article sur les collectifs de pigistes.
Une première dans la presse nationale. A lire, là (payant) !
Manu
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Sainte Aubenas, priez pour nous !
Bêtement, en me rendant à cette conférence organisée par mon libraire de quartier, je me demandais si j’oserais la poser, ma question à Florence Aubenas. Bizarre cette timidité de midinette. J’ai déjà eu l’occasion d’interviewer deux ou trois boss du Cac 40, plein de banquiers très solennels dans des bureaux grands comme des églises, et aussi toute une brochette de journalistes de la « grande presse » pour mon blog. Et pourtant, là, assise au milieu de cette foule compacte débordant jusqu’au trottoir -le libraire n’en demandait pas tant- je devais bien admettre que j’étais très impressionnée…
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Le journalisme à l’encan, nouveau mode de recrutement ?
Ça devait arriver… et c’est France-Soir qui l’a fait ! Le quotidien franco-russe a lancé l’initiative récemment : voter pour un (jeune) journaliste (ou juste quelqu’un qui dit « J’aime écrire, c’est vraiment sympa ! », c’est selon) afin qu’il décroche un CDD de 80 jours pour faire le tour du monde. Pour, si j’ai bien compris, rapporter de merveilleux reportages du bout du monde (en demeurant tout au plus trois jours dans un même pays…).
Ce Phileas Fogg post moderne doit se présenter sur une page dédiée, évoquer sa motivation et, pourquoi pas, montrer des travaux réalisés. En bref : séduire l’internaute pour accéder au droit de travailler. Qui gagnera ? A coup sûr, pas le plus compétent des candidats, mais celui ou celle qui aura le plus de copains et copines (et de famille, de voisins, de commerçants du quartier…) pour voter pour son « profil ». Il y a comme une similitude avec certaines émissions de télévision, non ?
A quand nos synopsis en ligne pour que le public décide si notre sujet mérite d’être publié (et, soyons réaliste, si notre trogne est celle de l’emploi). A quand nos CV en ligne pour savoir si, en règle générale, nous méritons de continuer d’exercer notre métier (et, ne soyons pas naïf, si on a besoin d’une bonne chirurgie esthétique pour plaire aux lecteurs/lectrices). Si cette expérience que propose France-Soir présage de l’avenir de la presse, faut que je me mette à Photoshop !
Manu
PS : je dois être un vieux ringard puisque c’est effectivement l’avenir de la presse. L’incorrigible Federica en a parlé pas plus tard que là !
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Pour un journalisme désinfiltré
C’est le « buzz » du moment sur la planète journalisme : fallait-il ou pas dénoncer les pédophiles rencontrés lors d’une « enquête » de l’émission Les Infiltrés, diffusée par F2 (service public) et produite par Capa ?
Une autre question, avant de répondre : il me revient en mémoire un épisode de la même émission où la journaliste «infiltrée » (je croyais que ce terme était réservé aux flics dans la mafia, mais j’ai dû manquer un épisode…) avait été témoin de maltraitance sur des personnes âgées dans une maison de retraite. Pourquoi, cette fois-ci, ne pas avoir appelé la police pour dénoncer les individus responsables de ces violences ? La vie ou la santé d’un vieux vaut-elle moins que celle d’un enfant ?… Passons.
Le problème posé ici porte avant tout sur le bien fondé ou non d’une telle émission. Pour réaliser du bon travail, le journaliste doit-il, bien caché derrière des lunettes high tech qui font caméra et micro (vive le progrès !), se faufiler dans les milieux les plus interlopes possibles (ça fait de l’audience, coco !), raconter des mensonges et se faire « passer pour » – au choix – un pédophile, un dealer, un marchand de sommeil, un banquier véreux, un politicien corrompu ?
Ou doit-il garder une distance avec son sujet, interroger à visage découvert les protagonistes, aller sur le terrain, relancer un témoin récalcitrant et le convaincre de l’intérêt de son sujet, éplucher des documents, porter son regard sous différents angles ? En bref : prendre le temps d’enquêter (et y mettre les moyens).
Pour ma part, ma religion en la matière est faite. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi ce métier : pour regarder et transmettre le monde avec la plus grande honnêteté possible. Sans me cacher.
Manu
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Le pigiste, loup y es-tu ?
(Jean de La Fontaine, Les Fables, Livre 1, « Le Loup et le Chien »)
La métaphore ne date pas de la dernière pluie mais demeure diablement efficace, non? (ED)
Un Loup n’avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.
L’attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l’eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment. Lire la suite
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